Les professionnels des médias en Albanie se battent depuis des années contre les cadres juridiques qui pourraient renforcer davantage la censure, l’autocensure et l’engagement de poursuites contre les journalistes. En juin 2020, la Commission de Venise a émis un avis sur les amendements à la loi sur les médias, qui ne respectent pas les normes et les principes internationaux en matière de liberté des médias et suscitent des inquiétudes relatives à une censure et une autocensure accrues (1). Le service public albanais (RTSH) est souvent critiqué pour être sous influence politique, mais il progresse sur le plan technique, en partie grâce à l’aide de donateurs étrangers. Le contenu des médias traditionnels reflète inévitablement la division politique existante et la polarisation et la fragmentation de plus en plus extrêmes de la société albanaise (2). On constate un nombre croissant de désinformations . Des médias récemment établis, tels que Exit, BIRN, Lapsi.al, Citizens Channel et le portail Faktoje, traitent de ce problème. Le journalisme d’investigation, visant à enquêter sur la corruption et la criminalité, est principalement présent dans les médias en ligne. Les influences étrangères sur les contenus des médias ne sont pas trop fortes : bien que des portails d’information par procuration s’engagent dans la propagande de pays comme la Turquie, l’Iran et la Chine, un effort flagrant et coordonné à cet égard n’est pas très visible. (3)

La situation des journalistes en Albanie est extrêmement défavorable car ils sont exposés à des menaces et à des attaques d’une part, et à de fréquentes poursuites judiciaires intentées par des représentants de l’État et des hommes d’affaires pro-gouvernementaux d’autre part. Freedom House déclare que les reporters ont peu de sécurité d’emploi et restent soumis à des poursuites, à des intimidations et à des attaques physiques occasionnelles de la part de ceux qui sont confrontés à la surveillance des médias (4). Récemment, divers centres de pouvoir ont eu recours à des poursuites stratégiques contre la participation publique (SLAPP), comme en témoigne l’expérience de BIRN Albanie (3).

À l’exception des initiatives du secteur non gouvernemental, il n’existe pas encore de projets pour inclure l’éducation aux médias dans le système éducatif. Les recherches menées par l’IPSOS montrent la prédominance de la télévision comme principale source d’information au quotidien, ainsi que la source d’information la plus fiable, en particulier pour les tranches d’âge de plus de 45 ans. La proportion de personnes qui ont tendance à faire confiance aux médias n’était que légèrement plus élevée que celles qui n’y font pas confiance (6).