ACTIVITÉ N° 3 – LE JEU DE RÔLE DU CIRCUIT DE L’INFORMATION

PRÉSENTATION DE L’ACTIVITÉ

Dans le jeu de rôle du circuit de l’information les participants incarnent les différents acteurs qui participent à la création d’une information :

 

  • acteurs, témoins, journalistes, rédacteurs et animateurs-techniciens.

 

L’enjeu est de les sensibiliser aux difficultés inhérentes à la retranscription fidèle et objective d’une fait, surtout lorsqu’elle s’appuie sur des témoignages.

 

Objectifs

– Permettre aux jeunes de comprendre, de matérialiser et d’identifier les acteurs du circuit de l’information.

– Placer les participants dans la peau d’acteurs médiatiques (jeu de rôle)

Il faut d’abord répartir les participants en 5 groupes. Chaque groupe aura un rôle à jouer dans le circuit de l’information représentant ainsi les différentes étapes présentées dans la partie consacrée au circuit de l’information dans la fiche pédagogique 3.

La bonne réalisation de cet exercice implique que les différents groupes ne rentrent pas en contact avant les interactions et échanges prévus par l’exercice (faire sortir les parti- cipants de la salle et les faires entrer par groupe serait idéal).

 

 

DÉROULÉ DE L’ACTIVITÉ

 

  1. Dans un premier temps, le premier groupe invente un événement ayant un intérêt public. Par exemple un accident de voiture impliquant une personnalité politique, une manifestation de travailleurs suite à la fermeture de leur usine ou encore l’arrestation d’une célébrité (star de la chanson ou acteur connu). Après concertation à l’écart des autres groupes, le groupe devra mimer/exécuter/dessiner l’événement en question devant le deuxième groupe uniquement

  2. Le deuxième groupe, dont les membres jouent le rôle des témoins assiste seul à la représentation de l’événement, joué par le premier groupe et prévient les médias.

  3. Le troisième groupe, celui des journalistes entre alors en scène : ses membres écoutent les témoignages des témoins (du groupe 2) et vérifient l’information en recoupant les témoignages grâce à des interviews basées sur ce que les journalistes appellent les “5W” (When =Quand?Where=Où?Who=Qui?What= Quoi ? Why = Pourquoi ?).

  4. Le quatrième groupe, celui des rédacteurs (à l’écart depuis le début) récolte les compte rendu des interviews et se charge de la rédaction d’une brève, ( c’est à dire un petit article synthétique qui résume l’événement en répondant aux “5W”).

  5. Cette brève est transmise aux membres du cinquième groupe (animateurs et techniciens), qui diffusent l’information telle qu’elle leur a été reportée, par un enregistrement audio ou vidéo ou en simulant un journal télé par exemple.

 

Les 4 groupes qui feront circuler l’information (des témoins à la diffusion) auront la tâche délicate de transmettre une information la plus complète et neutre possible. Cependant il peut être intéressant de faire volontairement échouer la bonne réalisation de cet exercice en demandant par exemple à un des témoins du deuxième groupe de mentir sur ce qu’il a vu ou d’inventer un complot autour de l’événement.

 

Une rapide restitution de l’exercice permettra de se poser les questions suivantes :

 

– L’information a-t-elle était retransmise de manière fidèle ? Le dernier groupe rapporte-t-il une information proche de la réalité des faits ?

 

– Quelles sont les diffcultés inhérentes à chaque étapes/fonctions ?

 

– Quels sont les déterminants/marges de manœuvre de chaque groupe concernant le traitement de l’information ?

ACTIVITÉ N°2 – LA REVUE DE PRESSE en début de séance

PRÉSENTATION DE L’ACTIVITÉ

Pour introduire une séance d’atelier par exemple, il peut être intéressant de demander aux participants de restituer une information ou un événement qui les a récemment marqués dans l’actualité, ce qui permettra d’en discuter ensemble.

 

En prenant des exemples concrets et actuels, la revue de presse en début de séance est un bon exercice de mise en pratique des objectifs de l’atelier et présente de nombreux intérêts.

 

Cet exercice permet de :

 

Renforcer la dimension d’échange et de co-construction de l’atelier en incitant les participants à la prise de parole sur des sujets d’actualité, ce qui favorise leur participation et leur implication.

 

– Intégrer ou réemployer des notions théoriques étudiées précédemment grâce à l’actualité (rappeler la définition d’une information, la différence entre une information et une opinion, être vigilant sur la nature de la source, rappeler le réflexe naturel qui consiste à parfois préférer une information sensationnelle et/ou proche de nous).

 

– Renseigner sur la pratique médiatique des jeunes et leur rapport à l’information. On constate souvent que les réseaux sociaux constituent leur principale source d’information (SnapChat et Instagram sont généralement cités). Cet exercice peut être l’occasion de les encourager à consulter d’autres sources d’informations sur lesquelles l’actualité est présentée de manière différente, plus approfondie, comme par exemple les sites de fact-cheking que l’on peut suivre sur certains réseaux sociaux.

 

 

DÉROULÉ DE L’ACTIVITÉ

  1. Chaque élève prend 5 min pour rechercher, sur son téléphone, une information ou un événement diffusé dans l’actualité qui l’a marqué
  2. Chaque élève restitue devant le groupe, cette information
  3. L’élève donne la source de l’information (Où a t-il rencontré cette information pour la 1ère fois ?)
  4. Son intérêt pour l’information (Pourquoi l’a t-il retenu ?)
  5. Mise en perspective par le.a formateur.rice

 

ACTIVITÉ N°1 – LE NUAGE DE MOTS

PRÉSENTATION DE L’ACTIVITÉ

Le Nuage de mot est un exercice collaboratif dans lequel les jeunes sont invités, partir du mot “ médias” écrit au tableau, à dévoiler leur connaissance du monde médiatique et à les mettre en commun.

 

Cet exercice permet aux intervenants de présenter les acteurs majeurs des médias balkaniques de manière claire et organisée en soulignant leurs différences.

 

Cet exercice présente aussi l’occasion pour les encadrants d’observer la pratique médiatique du public visé (quels types de médias utilisent-ils ? ou s’informent-ils ?) et ainsi orienter le développement de l’atelier en fonction de leurs pratiques et de leurs opinions. Il est demandé de préciser ou d’argumenter les réponses ou bien de les encourager à donner leurs avis afin d’approfondir certains sujets.

 

DÉROULÉ DE L’ACTIVITÉ

1. Écrire le mot « média » sur un support visuel et noter les noms de médias ou (supports médiatiques : (télévision, radio, presse écrite, réseaux sociaux) qui viennent à l’esprit des participants.

2. Répartir les médias proposés par les participants selon les types de support.

 

3. Distinguer les médias privés, des médias publics.

 

4. Différencier les médias traditionnels et les médias sociaux : la plupart des participants utilisent souvent les réseaux sociaux (Instagram/SnapChat/ Facebook), que ce soit pour consulter volontairement de l’information ou simplement passer du temps sur ces réseaux. Ainsi, lors de cet exercice, la question de la place des réseaux sociaux dans le paysage médiatique se posera, soit spontanément par les participants soit par l’encadrant pédagogique. Ce sera donc l’occasion d’introduire les thèmes de la massification de l’information sur internet et de la potentielle manipulation de l’information que les réseaux sociaux peuvent véhiculer. De plus, il faudra alors rappeler qu’un réseau social ne possède aucune rédaction, aucun journaliste nous sommes tous producteurs et diffuseurs d’information sans pour autant être des professionnels. Il convient donc d’encourager la prudence car n’importe qui peut s’exprimer sur ces réseaux.

CHAPITRE 18 – MONTER UN PROJET VIDÉO

PRODUIRE UN JOURNAL TÉLÉVISÉ

Matériel: Pour produire un JT, il est nécessaire de choisir préalablement sa caméra (facile d’utilisation) ou de choisir d’utiliser les portables des membres du groupe. Il vous faudra également un logiciel de montage (voir liens ci-dessous) et former vos étudiants aux bases du montage vidéo. Choisissez ensuite un ou plusieurs canaux de diffusion (youtube, réseaux sociaux…)

 

Temps requis : La production d’un JT en groupe peut nécessiter plusieurs demi-journées de travail individuel et en groupe.

 

Choix des sujets

La première chose à faire est d’organiser une conférence de rédaction pour déterminer le nom du JT, les sujets qui seront traités, mais aussi les formats (reportage, interviews, débat, flash info), et les angles choisis.

 

Répartition des rôles

Ce sera également l’occasion de répartir les rôles des “journalistes” des “experts”, du ou des présentateur.s, des “techniciens” (cadreur, monteur) pour répondre aux questions suivantes: qui prend en charge quoi ? comment chacun doit-il préparer sa prestation (recherches, questionnaire, reportage, intervention).

 

Conducteur et script

Ensuite, il est nécessaire d’établir un conducteur (déroulé de l’émission minute par minute), et d’accompagner le. la présentateur.trice dans la rédaction de son texte ou script (tout doit être rédigé: introduction, lancement des sujets, des journalistes, conclusion de chaque formats, transitions, conclusion, remerciements…) et de le.la faire pratiquer en situation sans qu’il.elle n’ait trop les yeux baissé.s sur son.sa.feuille.

 

Tournage:

Le tournage se déroule en pré-enregistrement (et non en direct) et par séquences pour éviter les bruits de chaises, de déplacements et garder le rythme, par exemple :

 

intro-lancement / sujet 1/ conclusion- lancement / sujet 2/ conclusion/ intro ITW/ ITW/ conclusion-lancement/ sujet 3/conclusion du JT/ Remerciements

 

sur un fond neutre, ou choisi, avec une lumière suffisante et un cadrage fixe et adapté.

 

Montage:

Il faudra ensuite monter tous les éléments dans l’ordre pour donner l’illusion du direct (ou d’un enchaînement fluide) en respectant le conducteur préalablement établi sur un logiciel

 

Diffusion

Enfin, il faudra mettre le JT en ligne, sur youtube par exemple mais aussi sur les réseaux sociaux ou un intranet en précisant les mots clés, en mettant des liens vers d’autres contenus, en ayant préalablement travaillé sur son identité visuelle (logo, titre) et en ajoutant une courte description pour donner envie à l’internaute de visionner le JT.

 

PRODUIRE UN COURT-MÉTRAGE, UN DOCUMENTAIRE OU UN REPORTAGE

La production vidéo intègre différents formats tels que :

 

  • le court-métrage (une courte fiction scénarisée)
  • le documentaire (une vidéo de type “enquête” sur une problématique traitée sous divers aspects)
  • le reportage (une vidéo qui traite d’un sujet un particulier et sous un angle unique)

 

Matériel : La création d’une vidéo ne requiert pas nécessairement du matériel professionnel : un appareil numérique, un smartphone, une tablette peuvent suffire.

 

Temps requis: La production d’un court-métrage en groupe peut nécessiter plusieurs demi-journées de travail individuel et en groupe. Il est possible de raccourcir le temps de production en réalisant un plan séquence, c’est à dire en tournant la vidéo en une fois, ce qui ne nécessitera pas de montage.

 

Choix du sujet:

Avant d’aborder les étapes nécessaires à la réalisation du film lui-même, il convient de sensibiliser les élèves à la question choisie (sujet) en mettant à disposition un ensemble de supports, de documents afin de créer un environnement propice au dialogue sur le sujet en définissant avec les jeunes plusieurs pistes possibles ; en explorant et utilisant des ressources existantes ; en élaborant un message.

 

A partir de ce message, il convient de rédiger de manière collaborative, un court texte (une page) qui résume ce que l’on veut montrer dans le film. C’est le synopsis, il respecte le schéma narratif et explicite la chute.

 

La forme:

  • Le format : Un film d’au maximum deux minutes implique concision et efficacité. Il faut choisir le format : clip informatif, publicité, sketch, bande-annonce, fiction, reportage
  • Le scénario : Il doit être le plus détaillé possible pour une réalisation rapide. Il faut ensuite découper l’histoire en plusieurs séquences narratives puis chaque séquence en plusieurs plans et enfin élaborer un un story-board ou scénarimage.

 

Avant le tournage :

  • Il faut définir les lieux (repérages) et décors, les textes, dialogues, les costumes et accessoires
  • Il faut également répartir les rôles au sein de l’équipe : cadreur, monteur, script, metteur en scène, ingénieur son (prise de son, animation musicale…), acteurs.

 

Il faut aussi s’accorder sur les techniques utilisées :

  • pour les images : film standard (des acteurs jouant des scènes), animation d’objets (pâte à modeler, lego, playmobil, formes photos découpées…), pixilation (photographie image/image), diaporama sonorisé et animé
  • pour le son : prise de son directe lors du tournage, sonorisation après coup (réenregistrement des voix), bande-son (voix off, commentaires, musique).

 

Il sera nécessaire de prévoir par avance les autorisations d’utiliser les captations sons et vidéos et enfin de réaliser le tournage.

 

Pour faciliter le montage, on pourra débuter chaque prise avec un plan sur un clap en indiquant le numéro ou nom de séquence, le numéro de prise.

 

  1. Pendant le tournage, il faut choisir les prises de vue les plus intéressantes et sauvegarder de la totalité des prises sur la carte mémoire ou sur un ordinateur.
  2. Le montage consiste en plusieurs étapes:
  • L’importation des fichiers vidéos et sons, le montage son et vidéo, l’ajout d’effets au besoin, de musique (libre de droit), des sous-titres (au besoin), d’un générique de début et de fin.
  • Il faut ensuite exporter le fichier de montage finalisé pour la diffusion. A partir du fichier film définitif, toutes les diffusions sont alors envisageables (web, vidéoprojection, téléviseur, etc).

 

 

ACTIVITÉS PRATIQUES

Cette fiche pédagogique peut être utilisée comme base pour organiser une activité de production vidéo avec les jeunes.

CHAPITRE 17 – CONCEVOIR UN MAGAZINE EN LIGNE POUR LES JEUNES

PRÉSENTATION

La création d’un journal permet aux jeunes d’acquérir des savoirs fondamentaux tout en développant leurs compétences (l’esprit critique, le travail en équipe) et leurs qualités (la curiosité et la persévérance).

 

LES ÉTAPES DE CRÉATION D’UN MAGAZINE EN LIGNE

 

Les premiers pas

La première étape est de constituer une équipe de personnes très motivées qui va s’investir pour faire naître le projet et le porter.

 

C’est le « noyau dur » de la rédaction. Ils seront chargés de :

 

  • Choisir et rédiger des articles
  • Prendre / trouver des photos et des vidéos pour illustrer le magazine
  • Trouver des intervenants et mener des interviews avant de les retranscrire
  • Diffuser le magazine sur les réseaux sociaux

 

Pour cela, rien de plus efficace qu’un comité de rédaction organisé régulièrement pour que chacun puisse connaître ses responsabilitéS dans la production du magazine en fonction de ses envies et de ses aptitudes.

 

Définir sa formule, trouver son identité

  • Poser la question des objectifs du média: s’agit-il de contribuer à l’animation de la vie d’un lycée , d’une association ? De favoriser l’expression d’un maximum de jeunes ? D’encourager des débats parmi eux sur une thématique en particulier ?
  • Définir sa cible: Les élèves d’un l’établissement ? Les membres d’une association ? L’ensemble d’une communauté ?
  • Se poser la question de la ligne éditoriale : En quelques lignes,tentez de définir l’orientation de votre magazine : son ambition, ses sujets de prédilection, son ton (sérieux, léger, humoristique ?), la nature des contenus, et la manière dont ils seront traitées en fonction de votre cible.
  • Trouver un titre à votre magazine qui contribuera à le singulariser, à affirmer son identité et participera à sa notoriété.
  • Enfin, il faut évaluer les conditions matérielles liés à votre média en fonction de la périodicité et du rythme de publication. Le nombre de membres de votre équipe, leur investissement et leur disponibilité représentent des facteurs importants ainsi que l’équipement dont vous disposez.

 

Le choix des contenus

Pour conserver l’intérêt de votre public, mobiliser son attention et stimuler sa curiosité, il faut veiller à varier les modes de traitement de l’information. Voici les principaux genres journalistiques qui sont à votre disposition:

Le reportage, l’enquête et l’interview, le billet, la critique, le compte rendu, le portrait.

 

Pour chaque sujet , un angle

Pour éviter d’aboutir à un article (ou à un portrait ) trop long et difficile à lire, il est absolument nécessaire de choisir un angle, c’est à dire, un point de vue, de sélectionner les aspects particuliers du sujet que vous voulez mettre en avant et de laisser de côté les autres.

Exemple : L’ouverture d’un cinéma est un sujet. L’impact touristique du nouveau cinéma sur la ville est un angle.

 

Répartir les rôles

Au sein d’une rédaction, tout le monde ne fait pas le même travail. Le modèle Madmagz propose de diviser le groupe en 3 :

  • 1 super rédacteur chef,
  • des rédacteurs en chef,
  • des rédacteurs

(Voir Fiche 17 annexe). Vous pouvez adapter les rôles si vous ne souhaitez pas suivre le modèle Madmagz.

 

Tous les rédacteurs doivent garder en tête les six questions essentielles pour écrire un article. Le journaliste ou rédacteur, doit toujours se poser les questions : qui ? quoi ? quand? où ? comment ? pourquoi ?

 

Il faut par ailleurs s’accorder sur la longueur de l’article et le niveau de langage du magazine avant de passer à la rédaction (ni trop soutenu, ni trop familier).

 

Parmi les autres tâches qui peuvent être menées, on trouve :

  • L’illustrateur / illustratrice, dont le travail consiste à prendre, dessiner ou à télécharger des photos, images, sons, illustrations ou des vidéos (libre de droits ou en indiquant la source) pour illustrer le magazine.
  • Le. la “community manager” qui s’occupe de trouver des liens en rapport avec le contenu créé par les rédacteurs pour renvoyer le lecteur vers d’autres sites. Il est aussi le responsable des réseaux sociaux et doit favoriser la diffusion du magazine au plus grand nombre en faisant attention aux éléments de valorisation annexes de l’article comme : le titre, le chapô, les photos, les courts extraits qui vont apparaître sur les moteurs de recherche

 

La publication du magazine

Une fois votre magazine terminé, vous pouvez décider de le publier en version web ou papier (voir fiche 17 annexe) en fonction de vos envies, de vos ambitions et de votre cible.

 

 

L’APPLICATION MADMAGZ

Vous pouvez, pour créer votre magazine en ligne, recourir à l’application Madmagz. Son aspect collaboratif et son interface permettent le travail en équipe et la simplification de la mise en page et des éléments graphiques du magazine.

 

Madmagz (https://madmagz.com/ ) est une application web qui permet de créer un journal de façon simple et collaborative. Cet outil offre une grande flexibilité permettant de créer tous types de magazines (journal de classe, journal d’information, journal de voyage, journal associatif, etc…). La seule limite est votre imagination !

 

L’application Madmagz permet à ses utilisateurs de créer en groupe, un magazine en ligne qui pourra également, en fin de processus, être transformé en magazine papier.

 

Grâce aux différents outils de la plateforme, vous pourrez :

  • Choisir un modèle de magazine adapté à votre contenu
  • Créer des catégories de pages (couvertures, sommaire, édito, articles…)
  • Rédiger des articles et les vérifier en utilisant les fonctions de collaboration hiérarchiques
  • Ajouter, modifier, éditer et supprimer des pages
  • Choisir des options de mise en page
  • Ajouter des photos, des sons, des vidéos et insérer des liens vers d’autres sites internet
  • Publier votre magazine en ligne ou en version papier, après avoir vérifié l’intégralité du contenu

 

Toutes ces étapes sont expliquées et détaillées dans la fiche 17 annexe

 

 

ACTIVITÉS PRATIQUES

  • Vous pouvez vous appuyer sur cette fiche pédagogique pour mener une activité de création de journal avec les jeunes.
  • Voir également la fiche 17 annexe pour l’application Madmagz

CHAPITRE 16 – CRÉER UN PODCAST

LE PARCOURS DE PRODUCTION D’UN PODCAST NATIF

Podcast et émission de radio

 

Un podcast se différencie d’une émission de radio en cela qu’il est conçu uniquement pour être diffusé en ligne (sur internet) et non à la radio.

 

Attention : il ne faut pas confondre les replays radio, souvent appelés “podcasts” qui vous permettent de réécouter des émissions de radio déjà diffusées et le podcast natif, qui n’a pas vocation à passer sur les ondes.

 

Les spécificités du podcast natif

 

Contrairement à l’émission de radio, le podcast natif n’a pas de limite de temps et peut traiter d’une très grande diversité de sujets ( des thématiques grand public comme des sujets de niches ). Les producteurs ont donc une plus grande liberté éditoriale et peuvent choisir leur cible en adaptant les contenus. Un podcast peut contenir un nombre illimité d’épisodes, et être divisé en saisons (thématiques ou chronologiques).

 

S’il veut fidéliser des auditeurs, le producteur prendra en compte l’importance de la régularité de diffusion, de l’identité visuelle et sonore en mettant l’accent sur la qualité sonore. Par ailleurs, puisqu’il a vocation à circuler en ligne, il est crucial de le diffuser sur un maximum de plateformes et de le promouvoir sur internet, en particulier sur les réseaux sociaux.

 

Le choix du thème

  • La conférence de rédaction est la première étape pour déterminer le thème de votre podcast avec l’équipe au complet
  • Vous pouvez choisir un thème :
  • Très simple, par exemple : “La vie à la médiathèque de votre ville”
  • Un thème large mais pas forcément facile à traiter, par exemple : « Qu’est-ce qu’être jeune aujourd’hui ? »
  • Ou encore un thème plus pointu, par exemple: « La coupe du monde de football », «Le sexisme », etc.
  • Les participant.e.s doivent également décider du nom de l’émission.

 

Il faut également s’accorder sur :

  • La durée de l’émission (20 minutes par exemple)
  • La répartition des rôles de chacun (présentateur, journaliste, expert…)
  • Déterminer le contenu de chaque partie de l’émission (reportage, débat, interview)
  • Déterminer le chronomètre, ou “conducteur” de l’épisode minute par minute

 

Les formes d’animation d’un podcast : Pour animer un podcast, on peut recourir à l’interview, au débat, au reportage, ou à ces trois formats à la fois.

  • Les techniques de l’interview:
  • Sur la base de la thématique choisie, le.a participant.e. doit trouver la personne à contacter.
  • La personne qui mène l’interview reste maître de l’échange. Elle doit suivre le cheminement des questions préparées à l’avance. Elles suivent un cheminement logique.
  • Cela demande un grand travail de recherches en amont. Les questions doivent être précises.
  • La personne qui interviewe sait rebondir sur les réponses apportées, et se détacher de ses questions, quand il le faut.
  • Préparer un débat:
  • L’objectif est de discuter autour d’un thème précis où la diversité des points de vue est nécessaire. Soit parce que le thème est complexe, soit parce qu’il fait débat.

 

Le présentateur a un rôle particulier :

  • Il va mener cette table ronde en posant des questions précises pour répondre au sujet, et attribue la parole. Il devra s’assurer que le temps de parole de chacun.e est respecté.

 

Certains participant.e.s joueront eux-mêmes les expert.e.s :

  • Chacun.e doit avoir un rôle précis. (un.e sociologue, un parent d’élève…).
  • Les expert.e.s travaillent chacun.e sur leurs arguments.
  • Il.elles affinent ensemble le sujet, échangent leurs idées et aident le.a présentateur.rice à préparer ses questions.
  • A la fin de cette étape les participant.e.s devront avoir le déroulé de leur débat préparé et doivent être prêt.e.s à enregistrer !
  • Le reportage : Le reporter va chercher l’information là où elle se trouve : sur le terrain. Le reporter est donc un journaliste qui va couvrir les évènements d’actualité pour les re-transmettre aux auditeurs.

 

Pour préparer sa sortie, il doit :

  • Se documenter sur le sujet
  • Préparer son équipement
  • Choisir ses interlocuteurs
  • Ficher les informations qu’il souhaite récolter.

Sur le terrain, il doit :

  • Chercher les bons interlocuteurs
  • Savoir se présenter
  • Poser les bonnes questions, observer, noter.
  • Enregistrer une interview, prendre de l’ambiance, ramener des éléments sonores

 

L’enregistrement hors émission

Interview ou prise de son d’ambiance en extérieur :

  • Le reporter doit se munir d’un téléphone portable de type smartphone (ou d’un micro si possible)
  • Utiliser la fonction “enregistrement” (bouton “rec”, “stop” et “sauvegarder”) pour enregistrer ses questions puis, les réponses de son interlocuteur, en s’assurant que l’environnement n’est pas trop bruyant
  • S’il s’agit d’enregistrer des sons d’ambiances (par exemple: les bruits d’une foule qui manifeste), il n’aura qu’à tendre son portable ou micro vers la foule en question.

 

Le Montage en amont

  • Une fois les différentes pistes enregistrées, il peut passer à la phase de montage qui consiste à extraire les sons de son téléphone (en se les envoyant par mail ou via une clé USB)

Attention: veiller à ce que les sons soient également envoyés au formateur avant de les effacer du téléphone ou micro, par sécurité

  • Il faut ensuite les charger dans un ordinateur équipé d’un logiciel de montage Audacity ( www.audacity.sourceforge.net) , Netia ou un autre logiciel de montage sonore
  • Pour apprendre à installer une session de montage sur ordinateur et monter les sons, des tutoriels sont disponibles (https://manual.audacityteam.org/index.html )
  • A vous de former les jeunes de votre groupe aux quelques manipulations (assez simples en réalité !) qui leur permettront de charger et monter des sons en vue de créer un reportage sonore

 

Enregistrement de l’émission

Les participant.e.s s’installent tour à tour autour d’une petite table.

Au centre de cette table, un smartphone muni d’un micro enregistre.

Pour éviter les bruits de chaises, d’allées et venues, et garder le rythme de l’émission, il conviendra d’enregistrer en plusieurs parties selon le déroulé de l’émission.

Par exemple:

  • Accueil de l’animateur
  • Edito
  • Présentation des sujets
  • Interviews
  • Remerciements, fin de l’émission

Attention: Si vous souhaitez diffuser un reportage, il faudra l’ajouter au montage final.

 

Montage des enregistrements et diffusion du podcast

  • Le formateur se charge de mettre bout à bout les enregistrements pour en faire un épisode et d’ajouter des “virgules sonores” (extrait de musique de moins de 5 secondes) pour fluidifier l’ensemble des parties et lier les pauses.
  • Il faut ensuite le diffuser sur une plateforme gratuite (soundcloud par exemple https://soundcloud.com/discover) en écrivant le résumé du podcast (son thème, son format, ses producteurs, son originalité).
  • Vous pouvez enfin organiser une séance d’écoute en groupe.

NB : Il est possible de simplifier l’exercice en ayant recours qu’à un des formats (interview, débat, reportage)

 

 

L’ÉMISSION FAKE NEWS FACTORY

L’émission Fake News Factory a été créée pour interpeller les élèves sur les risques liés à la circulation de fake news et de théories du complot dans les médias et notamment en ligne.

 

Cette émission a été imaginée pour permettre aux jeunes de participer à un jeu de rôle dans lequel certains joueront les complotistes et d’autres, les journalistes, et donc d’intérioriser certaines notions théoriques centrales sur ces sujets problématiques.

 

L’émission se déroule en plusieurs étapes :

 

Répartir les rôles de chacun.e :

  • Les journalistes et les complotistes (en nombre équivalent)
  • Le.la présentateur.trice
  • L’expert
  • L’ingénieur du son, qui surveille l’enregistrement et passe le micro
  • Le.la monteur.se

 

Les complotistes

  • En reprenant les mécanismes et la structure d’une théorie du complot (évoquées dans les fiches pédagogiques de la séance 3 “Information et Désinformation”), les complotistes sont chargés de rédiger leur propre théorie du complot sur le thème choisi (ou d’en reprendre une existante)
  • Une fois la théorie mise au point, les complotistes la dévoilent aux journalistes

 

Les journalistes

  • Les journalistes devront alors effectuer des recherches rigoureuses en respectant les grandes règles de la démarche journalistique (détaillées dans les fiches pédagogiques de la séance 3) : vérification, confrontation, recoupage de l’information.
  • Par la suite les journalistes répondront, déconstruiront la théorie du complot, argument par argument.

 

L’expert

  • Déterminer un jeune qui jouera l’expert, spécialiste des théories du complot et fake news, qui donne des outils pour repérer les fausses informations.

 

Enregistrement

  • Vous pouvez enregistrer le son avec un micro sur une carte son ou avec un portable puis monter le tout sur un logiciel (Audacity ou Netia).
  • L’épisode doit suivre un déroulement préalablement défini et toutes les interventions doivent être rédigées en amont.

 

Déroulé de l’épisode

PARTIE 1

  • L’épisode commence par une introduction du présentateur: nom de la radio, de la structure, de l’émission, lancement de l’émission.
  • L’animateur présente ensuite le premier invité (complotiste) et lui demande d’expliquer sa théorie, ses preuves
  • L’animateur présente ensuite le premier journaliste, ses contre-arguments, ses preuves
  • L’animateur remercie les intervenants et passe à la seconde partie

PARTIE 2

L’animateur donne la parole à un expert, spécialiste des théories du complot et fake news qui donne des outils pour repérer les fausses informations à savoir :

  • Vérifier la nature du site où l’on a trouvé l’information
  • Vérifer l’identité de l’auteur de l’information : Est-il journaliste, spécialiste du sujet qu’il aborde ? quel est son objectif ?
  • Regarder la date de publication de l’info (une info est rapidement périmée)
  • Les sources : Une information doit toujours être validées par 3 sources différentes avant d’être difusées
  • Rappeler qu’il faut toujours chercher, être curieux et douter
  • Rappeler que l’esprit critique est l’arme la plus efficace que nous avons tous contre les fausses informations et les théories du complot.

L’animateur remercie l’expert, les invités, l’équipe et clôt l’émission.

 

 

ACTIVITÉS PRATIQUES

Cette fiche pédagogique peut être utilisée comme base pour organiser une activité de création de radio ou de podcast natif avec les jeunes ; ou encore pour simuler une émission de radio avec des complotistes et des journalistes.

 

CHAPITRE 15 – ANIMER UN ATELIER D’INCUBATION MÉDIAS

Les premiers pas

La première étape est de constituer une équipe de personnes très motivées qui va s’investir pour faire naître le projet et le porter. C’est le « noyau dur » de la rédaction. Vous pouvez également rassembler des collaborateurs occasionnels ou réguliers qui prendront en charge les chroniques, les photos, la création de jingles, les micros-trottoirs, les interviews, les réseaux sociaux , la mise en ligne des podcasts, la programmation des invités. Il s’agit ensuite de dresser la liste de toutes les étapes de réalisation de votre média et de répartir les responsabilités en fonction des envies de chacun.e.

 

Définir sa formule, trouver son identité

  • Poser la question des objectifs du média: s’agit-il de contribuer à l’animation de la vie d’un lycée , d’une association ? De favoriser l’expression d’un maximum de jeunes ? D’encourager des débats parmi eux sur la thématique des médias ?
  • Définir sa cible: Les élèves d’un l’établissement ? Les membres d’une association ? L’ensemble d’une communauté ?
  • Se poser la question de la tonalité est également central: Vous souhaitez privilégier l’humour ? La satire ? Une approche fouillée et documentée de sujets de fond ? Un style direct ou plutôt littéraire ?
  • La question du choix du titre (et du logo) doit aussi être prise au sérieux car celui-ci contribuera à le singulariser, à affirmer son identité et participera à la notoriété de votre média.
  • Enfin, il faut évaluer les conditions matérielles liées à votre média en fonction de la périodicité et du rythme de publication. Le nombre de membres de votre équipe, leur investissement et leur disponibilité représentent des facteurs importants ainsi que l’équipement et le budget dont vous disposez.

 

Choisir la recette de votre média

Pour conserver l’intérêt de votre public, mobiliser son attention et stimuler sa curiosité,

il faut veiller à varier les modes de traitement de l’information.

Voici les principaux genres journalistiques qui sont à votre disposition:

Le reportage, l’enquête et l’interview sont des genres majeurs du journalisme.

Le billet, l’éditorial, la brève, la chronique, la critique, le compte rendu, le portrait, le micro-trottoir vous offrent une palette variée qui vous permettra de diversifier votre média.

 

 

Construire son sujet

Définir l’angle

Choisir un sujet n’est qu’une première étape. Vous ne pourrez pas aborder tous les aspects du thème que vous avez choisi. Vous risqueriez d’aboutir à un article trop long, touffu et difficile à lire, bref, de perdre votre public. Il est donc nécessaire de choisir un angle, c’est à dire, un point de vue, de sélectionner les aspects particuliers du sujet que vous voulez mettre en avant et de laisser de côté les autres.

 

Exemple : le podcast est un sujet, la place des femmes dans le podcast natif est un angle.

 

 

Les six questions essentielles

Pour écrire un article, l’étudiant journaliste doit se poser les questions : qui ? quoi ? quand? où ? comment ? pourquoi ?

Créer et faire vivre le média

  • Simuler un Comité de rédaction :
  • Organiser une conférence de rédaction permet d’abord de réunir et présenter les différents acteurs du média mais aussi de déterminer le nom du JT
  • Cela permet ensuite de discuter de la ligne éditoriale, des sujets qui seront traités, des différents angles possibles mais aussi des formats (reportage, interviews, débat, flash info)

L’idéal étant d’organiser ce comité une fois par semaine ou de manière à créer un rendez-vous régulier pour favoriser l’engagement

 

 

Répartir les rôles

Ce sera également l’occasion de :

  • Répartir les rôles des “journalistes” des “experts”, du ou des présentateur.s, des “techniciens” (cadreur, monteur) afin de déterminer qui prend en charge quoi
  • Orienter les activités de chacun.e pour les aider à préparer leur prestation (recherches, questionnaire, reportage, intervention)
  • Former des groupes (binôme, trio) en fonction des envies et compétences de chacun
  • Les jeunes devront créer l’identité visuelle de leur média :
  • Le formateur peut se rendre avec les jeunes sur le site internet “Canva” (https://www.canva.com/) et créer avec eux des supports visuels pour leur blog (logo, bannière, illustration…)
  • Le formateur peut également se référer aux outils proposés par l’application Madmagz, spécialisée dans la création de journaux (papier et en ligne) pour les jeunes : https://madmagz.com/ (voir fiche 17)

 

Diffuser et valoriser une information

Pour rendre visible son contenu sur des sites web comme WordPress, il est important de faire attention aux éléments de valorisation annexes de l’article comme : le titre, le chapô, les photos, les courts extraits qui vont apparaître sur les moteurs de recherche.

 

Ces éléments doivent être accrocheurs pour capter rapidement l’attention et la curiosité du lecteur.

 

Les tags (mots clés relatifs aux thématiques et sujets traités dans l’article) sont également importants car ils permettent un meilleur référencement.

 

Les réseaux sociaux peuvent à la fois être des espaces d’expression et de mise en ligne de contenus, et des espaces de valorisation. Il ne faut pas hésiter à être présent sur plusieurs médias sociaux pour que les contenus soient accessibles au plus grand nombre. Les textes de valorisation doivent être courts et clairs.

 

Quelque soit le média ou les supports (photos, vidéos ou sons), des liens vers d’autres sites sont indispensables.

 

Un article contenant un ou plusieurs de ces éléments est bien plus consulté qu’un article contenant uniquement du texte et ne rendant pas possible l’intéraction avec d’autres espaces.

 

Il faut également être vigilant au niveau du langage qui ne doit être ni trop soutenu ni trop familier.

CHAPITRE 7 – ABORDER L’INFORMATION AVEC UN SENS CRITIQUE

L’esprit critique, un concept au coeur de l’éducation aux médias

Dans le cadre de l’éducation aux médias, la notion d’esprit critique consiste à examiner attentivement les informations disponibles en se documentant à leur sujet et en soumettant ces informations à l’épreuve de la démonstration. Il s’agit d’un regard critique qui refuse les amalgames, les généralisations hâtives, les idées reçues, les préjugés et les énoncés sans preuve. De manière générale, il s’agit d’une capacité à raisonner de manière autonome, rationnelle et consciente. Il s’agit également d’une capacité d’analyse et de compréhension des contenus médiatiques, tenant compte des intentions de leurs auteurs.

 

L’esprit critique repose sur trois principes :

 

  • Le principe d’autonomie : être capable de penser par soi même, indépendamment des gens qui nous entourent, de notre milieu.
  • Le principe introspectif: Il s’agit d’être conscient de nos limites de compréhension des phénomènes, de l’influence de nos biais cognitifs, de nos émotions et des autres sur notre jugement et nos croyances.
  • Le principe d’apprentissage : l’esprit critique s’apprend et s’acquiert à travers l’apport de connaissances et d’interrogations propices à l’éveil intellectuel. Il peut prendre des formes concrètes comme la mise en comparaison d’hypothèses ou la vérification des sources d’une information.

 

Concrètement, appliquer son esprit critique dans l’approche des médias, consiste à s’astreindre aux pratiques suivantes :

 

  • S’informer : prendre le temps de s’informer, de confronter les informations et de comprendre avant de juger, commenter ou partager
  • Évaluer l’information : identifier et vérifier les sources de l’information avant de la valider
  • Distinguer les faits des interprétations : séparer les faits véritables de l’interprétation des événements
  • Confronter les interprétations : prendre connaissance des différentes interprétations que peut susciter une information et accepter cette pluralité
  • Hiérarchiser les interprétations : distinguer par ordre de légitimité les interprétations validées par l’expérience et la recherche, les hypothèses et les opinions liées à nos croyances.

 

La démarche journaliste de vérification de l’information

L’esprit critique est au coeur de la démarche journalistique qui implique de traiter rigoureusement l’information avant de la diffuser. Ainsi le journaliste va mener un travail d’enquête, d’investigation, de confrontation des sources ; Il s’appuie sur l’analyse et la mise en perspective des faits et des explications possibles.

 

La démarche journalistique est d’autant plus essentielle à l’heure de la société numérique, marquée par la prolifération de fausses informations, images et vidéos truquées sur internet.

 

Dans le cadre de l’éducation aux médias, la démarche journalistique de vérification de l’information est vulgarisée et adaptée aux pratiques des jeunes sous la forme d’une liste de bonnes pratiques :

 

  • Vérifier la nature du site où on a consulté l’information. Les onglets “mention légales” ou “à propos” permettent en général d’identifier le type de site que l’on consulte (blog, site humoristique, institutionnel, etc…) ;
  • Remonter à l’origine de l’information. Bien souvent sur internet, les informations sont partagées, diffusées et parfois aussi déformées, décontextualisées ou interprétées. Il est donc important de trouver d’où est issue l’information
  • Regarder la date de publication de l’information. De nos jours, une information est rapidement dépassée ou a souvent été déjà vérifiée ou démentie
  • Vérifier l’identité et la fiabilité de l’auteur de l’information. S’agit-il d’un journaliste ? Est-il spécialiste du sujet qu’il aborde ?
  • Identifier son objectif et ses intentions. Cherche -t-il à nous informer ? Nous manipuler? Nous vendre quelque chose ?
  • Se poser les bonnes questions. Etre curieux, et être capable de remettre en question l’auteur, sans tomber dans la défiance ou la paranoïa.

 

 

L’intérêt de la validation des sources

La Source est à l’origine d’une information, son point de départ, on parle d’ailleurs de “remonter” à la source pour trouver d’où vient une information.

 

La double-vérification de l’information est l’une des règles de base les plus importantes du journalisme. La vitesse croissante de l’information, en partie liée à l’irruption des réseaux sociaux et les pressions économiques sur l’audience bousculent hélas, ce principe.

 

Une source fiable est le plus souvent une personne ou une structure qualifiée (experte ou qui a des connaissances) sur un sujet, délivrant des informations sur ce sujet.

 

Pour gagner en fiabilité et avoir des chances d’être considérée comme correcte, une information doit être trouvée, confirmée par d’autres sources d’information et/ou consultable sur d’autres médias. On dit alors que l’information doit être recoupée pour être vérifiée.

 

Il existe quatre principales types de sources :

 

  • Les sources institutionnelles : autorités publiques, états;
  • Les sources intermédiaires : associations, organisations professionnelles, partis politiques, syndicats;
  • Les sources personnelles : sources discrètes, voire secrètes, dont le journaliste bénéficie à l’intérieur des cercles de pouvoirs et des cercles professionnels;
  • Les sources occasionnelles : sources spontanées, les témoignages proposés ou sollicités au hasard des circonstances, les témoins d’un évènement;

CHAPITRE 6 – MÉDIAS NUMÉRIQUES : RISQUES ET OPPORTUNITÉS

Opportunités et risques d’internet pour les jeunes

Internet et le téléphone portable, au delà de leur caractère divertissant, offrent une nouvelle forme de socialisation, d’échanges et d’accès aux savoirs indispensables pour les enfants et adolescents d’aujourd’hui. Ces nouvelles technologies représentent une formidable opportunité d’amélioration de la qualité de vie des jeunes du monde entier et mettent à portée de clic une quantité de connaissances sans limite dans tous les domaines essentiels de leur existence (éducation, santé, science, culture…). Mais les progrès de l’ère du numérique ne sont pas sans contrepartie. Cette révolution virtuelle a créé des dangers et des des risques, souvent à l’image de ceux du monde réel, auxquels les jeunes connectés doivent faire face.

 

L’UNESCO a identifié et classifié ces risques qui menacent les jeunes en ligne. Il s’agit notamment de l’exposition aux contenus pédophiles, aux discours de haine, aux fausses nouvelles ; Ces risques sont également liés aux publicités inappropriées, aux fraudes commerciales ou à la manipulation des données personnelles.

 

L’éducation est la meilleure façon de répondre à ces menaces qui guettent tout jeune utilisateur naviguant dans le monde numérique. A travers l’éducation aux médias, il est ainsi essentiel pour les parents et les encadrants de transmettre aux jeunes les bonnes pratiques permettant de rester hors de danger sur internet.

 

Il s’agit notamment d’une gestion appropriée de son identité numérique en ligne, à travers le paramétrage de ses réseaux sociaux ou la protection de ses données personnelles. La sensibilisation au civisme en ligne est également importante : respecter la vie privée d’autrui, réfléchir avant de publier un contenu, respecter le droit à l’image de ses camarades… Autant de règles de base essentielles pour prévenir des dérives comme le cyberharcèlement.

 

 

Sensibiliser les jeunes aux bulles de filtres

Les plateformes numériques telles que Google et Facebook utilisent des algorithmes pour nous proposer des contenus en fonction de notre comportement utilisateur, c’est à dire de nos interactions passées (cliques, likes, achats, historique de navigation). A travers les algorithmes, les entreprises du numérique nous proposent une navigation personnalisée, basée sur une analyse prédictive qui vise à devancer nos attentes. Pour les géants du web, l’objectif est d’influencer nos comportements dans un but commercial.

 

L’influence des algorithmes est loin d’être anodine. Elle confronte les internautes et consommateurs que nous sommes – et en particulier les plus jeunes – à la problématique des bulles de filtres. Il s’agit del’état dans lequel se trouve un internaute lorsque les informations auxquelles il accède sur Internet sont le résultat d’une personnalisation mise en place à son insu”. Le terme de « bulle de filtres » renvoie à l’isolement produit par ce mécanisme : chaque internaute accède à une version différente et unique du web. Il risque alors de demeurer enfermé dans un univers numérique étroit poussant en boucle toujours les mêmes types de contenus. Cet enfermement algorithmique appauvrit considérablement les sources d’information, entraîne une baisse de l’attention et érode l’exercice d’un esprit critique. L’utilisateur est alors privé de l’ouverture théorique promise par internet, et ne bénéficie plus d’une confrontation à la pluralité des idées et des opinions, un élément pourtant au coeur du développement intellectuel.

 

C’est pourquoi l’éducation aux médias doit permettre de sensibiliser le citoyen aux enjeux des dangers de l’enfermement algorithmique. Comprendre sa mécanique, représente une étape essentielle pour s’en défaire et enrichir ses sources. C’est là une condition majeure pour qu’internet puisse être à la hauteur de sa promesse initiale d’émancipation et de liberté.

CHAPITRE 5 – DES MÉDIAS TRADITIONNELS AUX NOUVEAUX MÉDIAS

Les médias traditionnels

Les médias traditionnels sont les médias qui étaient établis avant internet ; Il s’agit de la radio, de la télévision et de la presse écrite au format papier. A partir des années 1990 et avec l’arrivée du numérique, les méthodes de « consommation/diffusion de l’information » ont évolué, amenant ces médias traditionnels à adapter leurs contenus pour rester au plus près de leurs publics et tout simplement survivre. De ce fait, la presse écrite, la radio et la télévision se renouvellent structurellement en proposant des versions « online » mais aussi des versions adaptées aux smartphones et aux tablettes.

 

Malgré ces nouvelles manières d’informer, notons que l’objet des médias traditionnels reste le même : diffuser une même information à un large ensemble de personnes au même moment. C’est au récepteur de l’information que revient le choix de porter une attention particulière ou pas à l’information qui lui est adressée.

 

Ces médias traditionnels et historiques, qui se caractérisent par une pratique professionnelle du journalisme, et une certaine rigidité dans leurs formats (contraintes éditoriales, périodicité) ont pour principal atout leur réputation. Ils restent aujourd’hui considérés comme une source d’information fiable, surtout face à l’émergence de la diffusion d’actualités via les réseaux sociaux.

 

 

Les médias sociaux

A partir de 2004, de nouveaux acteurs médiatiques apparaissent et entrent en concurrence avec les médias traditionnels : les médias sociaux (new media). Il s’agit des plateformes numériques dont le contenu est généré par les utilisateurs, et où le principe d’interaction entre les différents internautes est primordial. Cette logique de collaboration est propre au web 2.0 : autrefois spectateurs des pages web, les internautes en sont désormais acteurs. Parmi les médias sociaux les plus importants aujourd’hui on retrouve : Facebook, Youtube, Instagram, Twitter, Pinterest, Snapchat er Linkedin.

Les médias sociaux, qui deviennent l’une des principales sources d’information du public, en particulier chez les jeunes, se distinguent par des caractéristiques spécifiques qui transforment en profondeur l’environnement médiatique.

 

Ces plateformes favorisent tout d’abord l’interaction : désormais, les programmes d’information sont imaginés pour être commentés sur les réseaux sociaux et notamment sur Twitter, qui favorise l’échange des idées et la réflexion.
Les médias sociaux portent également en eux le pouvoir de l’instantanéité. Aujourd’hui, avec des outils comme le “LiveTweet”, l’utilisateur peut suivre un événement en direct sans y assister. Il sait ce qui s’est passé bien avant les images du journal de 20 heures.

 

Les médias sociaux ont également brisé le monopole de la fabrique de l’information autrefois détenu par les médias traditionnels. Grâce aux plateforme comme Facebook, tout le monde peut être témoin d’un événement et le partager avec le monde entier dans la seconde qui suit. Cette pratique a donné naissance au “journalisme citoyen”, qui fait de chaque utilisateur des médias sociaux un producteur d’information en puissance.

 

 

L’information à l’ère numérique : risques et opportunités

L’émergence des nouvelles formes numériques de l’information (nouvelles en ligne, blogs, Wikipedia, YouTube, réseaux sociaux, etc.) favorise un accès plus large aux connaissances, à la liberté d’expression et à la participation citoyenne. On observe aujourd’hui que la coexistence de médias imprimés, audiovisuels et en ligne via de multiples supports permet d’élargir l’accès à l’information et de créer une culture participative où les citoyens ne ne se contentent pas simplement de consommer de l’information mais contribuent activement à sa production et à sa diffusion.

 

Le principal risque de ce paysage médiatique renouvelé est la désinformation. En effet, l’utilisation massive des réseaux sociaux entraîne une réflexion sur la véracité de l’information. Quelle est la crédibilité d’un individu à se prononcer sur un sujet ? Ne risque t-il pas de contribuer à entretenir la confusion autour de la problématique des fake news, et de rendre plus difficile encore de discerner le vrai du faux sur internet ? Dans cette perspective, le journalisme “classique” conserve toute sa pertinence. Sa mission de sélection, d’analyse et de décryptage de l’information demeure primordiale.