Serbie
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Classement mondial de la liberté de la presse RSF 2021 (rang)
93sur 180
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Classement mondial de la liberté de la presse RSF 2021 (score)
32.03
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Éducation aux médias (classement en Europe)
29sur 35
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Éducation aux médias (score)
32sur 100
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Baromètre vibrant IREX (score)
15sur 40
Paysage médiatique
La concentration des médias en Serbie est extrêmement forte et la plupart des médias influents sont sous le contrôle direct ou indirect du parti au pouvoir. (1) Les tabloïds à fort tirage et les chaînes de télévision à couverture nationale font souvent de la propagande ouverte en faveur du gouvernement, sans s’opposer à la diffusion de discours de haine, de désinformation et de discours nationalistes. Les institutions censées protéger l’intégrité de l’espace médiatique, en particulier l’Organisme de régulation des médias électroniques (REM), sont très faibles et influencées par le parti au pouvoir. Les fonds budgétaires distribués pour les projets médiatiques sont principalement canalisés vers les médias pro-gouvernementaux.
Les citoyens qui souhaitent être informés ont accès à diverses sources d’information, y compris les contributions des partis d’opposition et le journalisme d’investigation. La scène médiatique est cependant très polarisée et divisée entre les politiques éditoriales pro-gouvernementales et celles d’opposition. Ceci est visible sur la scène de la presse écrite et, dans une plus large mesure, dans les médias électroniques : deux câblo-opérateurs, SBB et Telecom, sont en concurrence ouverte pour le marché et mènent des politiques éditoriales distinctes.
Plusieurs médias indépendants (CINS, BIRN, KRIK, Pištaljka) se consacrent au journalisme d’investigation, principalement dans le domaine de la corruption et de la criminalité, et leur travail est principalement financé par les lecteurs et les donateurs étrangers. Leur public est cependant assez marginal par rapport aux téléspectateurs des médias de masse.
Journalistes
La liberté d’expression est garantie par la Constitution de la Serbie, mais en réalité elle est violée de plusieurs manières : par la menace de poursuites ou d’accusations pénales contre des journalistes pour d’autres infractions, le manque de transparence relative à la propriété des médias, la pression éditoriale de la part des politiciens et des propriétatires de médias ayant des liens politiques, les pressions directes et les menaces contre les journalistes (2). L’Association des journalistes indépendants de Serbie (NUNS) a enregistré 32 agressions physiques et 157 cas de pressions sur des journalistes en 2020 (3).
Audience et éducation au public et aux médias
Le niveau d’éducation aux médias en Serbie est très faible (4), malgré les efforts visant à introduire l’éducation aux médias dans l’éducation formelle. Selon plusieurs IPSOS sondages, le pourcentage de citoyens en Serbie qui ont déclaré qu’ils font principalement ou totalement confiance aux médias ne dépasse que légèrement le pourcentage de citoyens interrogés qui déclarent ne pas faire confiance aux médias. Traditionnellement, la télévision s’impose comme le média avec le pourcentage de confiance le plus élevé. (5)
Médias
Médias nationaux
Istinomer
Istinomer est un média de vérification des faits dédié à l’évaluation des déclarations des fonctionnaires publics et des politiciens de Serbie, à l’évaluation des nouvelles , ainsi qu’à l’analyse de questions sociales et économiques importantes. Les déclarations sont évaluées selon les critères de véracité, de cohérence et de réalisation des promesses. Istinomer est un membre vérifié du Réseau international de vérification des faits (IFCN).
FakeNews Tragač
FakeNews Tragač est un site web de vérification des faits dédié à la lutte contre la désinformation publiée dans les médias serbes. Il s’agit d’un projet de l’École de journalisme de Novi Sad qui combine la vérification des faits avec la formation au journalisme et une plate-forme de formation à l’éducation aux médias destinée au grand public.
Raskrikavanje
Raskrikavanje est un site web de vérification des faits, créé en tant que projet du Réseau d’information sur la criminalité et la corruption (KRIK). Les évaluations de la plateforme sont basées sur la vérification des affirmations publiées dans les médias et l’identification des faits pertinents. Il propose une « liste des médias à risque », qui contient les médias qui, au cours des deux derniers mois, ont publié au moins trois articles contenant des éléments de désinformation.
Médias régionaux
Agence France Presse (AFP)
Depuis 2017, l’AFP développe un service de vérification des faits qui examine les actualités diffusées dans les médias et sur les réseaux sociaux. Dans les Balkans occidentaux, l’AFP vérifie actuellement les informations en Serbie, au Monténégro et en Bosnie-Herzégovine, ainsi que sur Facebook et sur d’autres médias sociaux. En 2021, l’agence de presse a lancé une campagne publique mondiale sur l’éducation aux médias et les outils de base de vérification des faits.