Un grand nombre de médias au Monténégro sont confrontés à des problèmes de viabilité financière et à des pressions politiques, et l’on observe des tendances à la baisse de la qualité des normes professionnelles, ainsi qu’une vulnérabilité aux discours de haine, de la désinformation et de la propagande (1). Une source importante des campagnes de désinformation et de propagande sont les médias de la même zone linguistique, principalement les tabloïds de Serbie (2), dont les éditions imprimées sont vendues dans tout le Monténégro. Les pressions politiques sont extrêmement fortes, ce qui est également évident dans le service public du Monténégro (RTCG), dont la transition d’un média d’État à un véritable radiodiffuseur de service public n’est pas encore achevée (3). Les médias nationaux les mieux développés montrent également des signes de potentiel pour le journalisme d’investigation et le reportage spécialisé (4), et dans ce domaine, Digital Forensic Center, Center for Investigative Journalism et Raskrinkavanje se distinguent.

Parmi les pays des Balkans occidentaux, le Monténégro occupe la position la plus basse sur la liste mondiale des libertés des médias établie par Reporters sans frontières. Le rapport indique que les autorités continuent de harceler les médias et les journalistes professionnels tandis que les principaux cas de violence contre les journalistes restent impunis (5). Freedom House déclare également que certaines des attaques physiques les plus marquantes contre les journalistes d’investigation restent non résolues, tandis que les journalistes – en général – font souvent l’expérience de l’autocensure pour éviter les menaces, les pressions politiques, les procès en diffamation coûteux ou la perte d’emploi (6).

Bien que l’état de l’éducation aux médias au Monténégro soit défavorable, des améliorations peuvent être attendues à moyen et long terme, car le Monténégro a mis en œuvre certains des efforts pionniers dans la région dans le domaine de l’introduction de l’éducation aux médias dans le système éducatif. Selon IPSOS, la majorité des citoyens affirment faire confiance aux médias. La plupart d’entre eux suivent quotidiennement l’actualité télévisée et estiment que c’est le média diffusant des informations correctes et complètes (7).