Les archives de l'auteur : philippe.morlhon@mouvement-up.fr

ACTIVITÉ PRATIQUE 1 “Je vérifie la fiabilité d’un site web d’information”

EXPLICATION DE L’ACTIVITÉ

 

Avec la multiplication du nombre de sites sur internet, il n’est pas toujours facile de dissocier les sites qui contiennent de vraies informations vérifiées et sourcées ayant un intérêt pour le public des sites répandant de fausses informations sensationnalistes. Ces sites, souvent créés par des développeurs web professionnels, ressemblent d’ailleurs de plus en plus à de vrais sites d’information (qualité graphique, fonctionnalités…).

 

Pourtant, il est toujours possible de rester vigilant et de vérifier la fiabilité d’un site web, et nous allons vous montrer comment faire, étape par étape !

 

 

CONSEILS PRATIQUES

 

Etape 1 : Cliquez sur les onglets “mention légales” ou “à propos” : Ils permettent en général d’identifier le type de site que l’on consulte et donne des informations essentielles sur la nature du site, qui le possède, l’entité juridique à laquelle il est rattaché, le chiffre d’affaires, la date de création etc … Plus ces onglets sont visibles, faciles d’accès et riches en informations précises et plus le site peut être jugé fiable.

 

Attention : Sachez que sur un site marchand, les mentions légales sont tout simplement obligatoires. Pas de mentions légales, pas d’achat !

 

 

Etape 2 : Vérifiez l’identité et la fiabilité des rédacteurs du site : Après avoir consulté les onglets “mentions légales” et “à propos” vous devriez pouvoir facilement trouver qui sont le ou les auteurs du site. Les onglets Qui sommes nous ou “contacts sont faits pour cela. Si vous ne trouvez pas ces onglets et que cette étape vous semble compliquée, c’est mauvais signe : Les auteurs d’un site fiable n’ont aucune raison de se cacher ! Et si vous réussissez à trouver l’identité des contributeurs cités et que vous souhaitez vérifier leur l’identité, vous pouvez faire une petite recherche sur eux afin de vérifier par vous même qu’ils sont bien légitimes à apporter une information ou analyser un sujet (journalistes, experts, scientifiques…).

 

Etape 3 : Remontez aux sources de l’information : Ensuite, demandez vous si ce site mentionne ses sources ? Est-il possible de remonter à l’origine des informations publiées par le site ? Plus les sources sont citées et reconnues plus les informations transmises dans les publications du site sont étayées et fiables.

 

Etape 4 : Analyse la manière dont est présentée l’information : Cette étape nécessite d’être un peu plus attentif au contenu et de faire preuve de recul et d’esprit critique en se posant ces questions : l’’information est-elle présentée de manière équilibrée ? Les titres reflètent-ils le fond des articles ? Le site présente-il des informations factuelles ou des opinions ? Le ton général du site est-il mesuré ? Ouvert à la contradiction et à la pluralité des points de vue ?

 

Etape 5 : Gardez un œil attentif sur la qualité de la charte graphique et l’orthographe : C’est de moins en moins évident puisque la distinction entre un vrai site et un site créé dans une usine à fake news est de plus en plus complexe mais ce conseil peut t’aider dans certains cas : si le graphisme du site laisse à désirer et que les articles sont bourrés de fautes d’orthographe, c’est souvent révélateur d’une piètre qualité de l’information. Sur internet, le fond et la forme sont liés !

 

Etape 6 : Essayez de laisser un commentaire sur le site ? Dans la plupart des sites d’information professionnels il est possible de laisser un commentaire pour donner son avis sur le contenu d’un article. Si vous n’arrivez pas à trouver cette fonctionnalité, c’est que les auteurs du site ne sont pas vraiment ouverts à la critique, au débat et à la contradiction, et cela n’est pas de bonne augure ! En effet lorsqu’on diffuse des fakes news ou des théories du complot, on n’a pas envie d’être démasqué !

 

Etape 7 : Contrôlez le protocole https : C’est à la portée de tous pour se prémunir de toute fraude sur internet : s’assurer que le HTTPS est présent, car il permet au visiteur de vérifier l’identité du site web auquel il accède, grâce à un certificat d’authentification émis par une autorité reconnue et réputée fiable. Vous le trouverez facilement en première position dans la barre de recherche. Si le sigle https n’apparait pas, il est sans doute préférable de ne pas s’aventurer sur ce site !

 

Etape 8 : Utilisez WHOIS : Enfin, si vous souhaitez être rapide et efficace, il existe le site WHOIS, littéralement “Qui est” en anglais, Sur la page d’accueil du site, il vous suffit de copier et coller l’adresse URL du site sujet à questionnement, et en quelques secondes vous allez pouvoir collecter toutes les informations utiles sur ce site.

 

C’EST A VOUS !

 

Tableau pour évaluer la fiabilité d’un site :

Pour pouvoir appliquer ces conseils facilement lorsque vous naviguez sur internet, voici un tableau qui vous aidera à évaluer la fiabilité d’un site. Plus le site récoltera une note élevée et plus il sera fiable et de qualité !

Nom du site :

___________________________________________________________

Adresse du site :

______________________________________________________

 

 

0/20

Je peux trouver facilement ces informations sur le site :

-créateurs

-date de création

– Une présentation de l’équipe et du projet

-Informations financières et juridiques

+3

Les contributeurs du site sont légitimes pour m’informer sur le sujet qu’ils abordent : Sont -ils des journalistes ou des spécialistes reconnus ?

+3

Les auteurs citent plusieurs sources et je peux facilement accéder et vérifier ces sources

+3

Je peux laisser facilement des commentaires pour m’exprimer, donner mon avis sur un article

+2

Il n’y a pas de faute d’orthographe sur le site

+2

Les auteurs nuancent leurs propos, il a y divers points de vu qui sont présentés

+2

J’ai pu retrouver sur WHOIS des informations sur ce site

+3

Des liens sont périmés

– 2

Je suis trop rapidement sollicité pour adhérer à un groupe, une organisation, un parti politique ou effectuer des achats

 

-3

Note

__/20

 

 

ACTIVITÉ PRATIQUE 2 “JE CRÉE LA MEILLEURE FAKE NEWS DE L’ANNÉE”

EXPLICATION DE L’ACTIVITÉ

 

Avec les réseaux sociaux, de plus en plus de fausses informations circulent rapidement et nous empêchent de nous faire un avis réaliste sur une question ou sur l’actualité. Parfois même, ces fausses informations ciblent une communauté, alimentent la peur et la haine ou simplement diffusent de fausses croyances.

 

Afin de mieux comprendre comment sont construites ces “Fake News” vous allez pouvoir vous mettre dans la peau des manipulateurs d’informations et en créer une à votre tour.

 

 

CONSEILS PRATIQUES

 

Définition : Lorsque l’on parle d’infox, de fausses informations ou de “Fake News”, Il s’agit d’informations fabriquées, truquées ou déformées, diffusées volontairement par des individus, militants ou responsables politiques, dans le but de manipuler les citoyens et de les faire adhérer à leurs idées ou les tromper.

 

 

Les caractéristiques d’une bonne Fake News :

 

  • Un sujet sensible : Les fausses informations sont souvent partagées massivement car elles traitent de sujets sensationnels, politiques, émotionnels, extraordinaires ou dangereux. Généralement les Fake News jouent sur nos peurs et nos préjugés.
  • Une bonne structure : Même si l’information est fausse, ça ne veut pas dire qu’elle n’est pas structurée et bien construite avec des arguments (faux)
  • Un bon titre : C’est très important puisque c’est souvent lui qui va pousser les personnes à cliquer ou consulter l’article ou la publication en question
  • Un bon visuel : Les articles et les informations en général, qu’elles soient vraies ou fausses, sont beaucoup plus percutantes et mémorisables si elles sont accompagnées d’une image, d’une photographie ou d’une vidéo
  • La diffusion : Pour que la Fake News soit efficace il faut qu’elle soit diffusée sur plusieurs réseaux sociaux (Twitter pour les fausses informations politiques, Facebook pour les Fake News sensationnelles, Instagram pour les photos et vidéos truquées etc.)

 

 

C’EST A VOUS !

 

1 : Choisir un sujet accrocheur – Le choix de votre sujet va largement déterminer l’impact de votre publication/article. N’hésitez pas à partir d’un sujet général pour ensuite affiner votre recherche.

Exemple : la santé => la médecine => les effets des rayons et des ondes sur le corps humain

 

2 : Trouver un titre percutant – Il doit à la fois résumer l’information principale et susciter la curiosité.

Exemple : “Un médecin chinois ressuscite un patient grâce aux rayons gamma”

 

3 : Lister plusieurs arguments pour appuyer/enrichir votre “Fake News” – Lister vos arguments permettra d’aider à la rédaction et à la production de votre Fake News. Pour cela vous pouvez utiliser différentes techniques de manipulation de l’information : Décontextualiser une information ou une citation / Créer un faux témoignage / Faire des liens qui n’existent pas entre des événements ou des faits réels / …

 

Exemple : 1. Définition des rayons gamma 2. Possibilité de refaire partir le coeur d’un patient en arrêt cardiaque 3. Utilisation des rayons gamma pour la médecine (radiothérapie et radiochirurgie) 4. Utilisation d’une citation décontextualisée 5. Faux témoignage d’un médecin chinois 6. Etc

 

4 : Rédiger votre Fake News – Pour la rédaction vous pouvez suivre et développer les arguments que vous avez précédemment listé. Quant au style d’écriture, il est préférable d’imiter les articles journalistiques ou scientifiques pour que votre Fake News semble crédible mais il ne faut pas oublier que l’objectif reste de convaincre les lecteurs.

 

5 : Choisir une illustration -. Il faut choisir un visuel qui résume le plus efficacement possible votre Fake News, et qui marque les individus.

 

6 : Comparez votre Fake News : Maintenant que la fausse information est terminée, vous pouvez donner la méthode à vos amis et comparer vos résultats (qui a la Fake News la plus crédible ? La plus originale ? La plus drôle ? etc.). Vous pouvez même tenter de piéger vos amis mais attention, il faudra impérativement leur rappeler qu’il s’agit d’un exercice pour apprendre à mieux reconnaître cette technique de manipulation et pour mieux détecter les fausses informations. Si vous avez réussi votre coup, dites-vous que des milliers d’autres personnes peuvent aussi vous soumettre des fausses informations tous les jours, et ce ne sont pas vos amis.

ACTIVITÉ PRATIQUE 3 “JE RÉDIGE MON PROPRE ARTICLE”

EXPLICATION DE L’ACTIVITÉ

Ecrire un article n’est pas une tâche simple. Nous vous proposons quelques pistes pour pouvoir rapidement rédiger un article sur un sujet qui vous intéresse et qui pourrait intéresser aussi un plus grand public.

 

 

CONSEILS PRATIQUES

 

Qu’est-ce qu’un article ? Un article est un texte qui fournit des informations et qui relate un fait d’intérêt général, tout en essayant de présenter un maximum d’éléments qui permettent de mieux comprendre le sujet traité.

 

Vous pouvez en rédigeant un article animer votre blog ou vos réseaux sociaux, ou partager votre analyse d’un événement en contribuant à votre journal local! Par exemple, vous pouvez écrire à propos de votre quartier pour dénoncer certains problèmes qui le concernent ou, au contraire, pour mettre en avant des histoires positives. A vous de choisir votre angle d’attaque!

 

De manière générale, un article doit donc répondre aux questions essentielles suivantes :

 

Qui ? Qui sont les acteurs concernés par l’évènement ?

Quoi ? Qu’est-ce qui est arrivé ?

Où ? Où l’événement s’est-il produit ?

Quand ? Quand l’événement a-t-il eu lieu ?

Pourquoi ? Quelles sont les causes de l’évènement ?

 

La taille d’un article peut varier, mais le plus important est de permettre au lecteur de comprendre le sujet traité. Ici, nous vous proposons quelques pistes pour rédiger un texte journalistique.

 

Il y a différents types d’articles selon l’intention de l’auteur:

 

  • L’article qui sert à donner une information récente (la brève, le filet, la mouture, le montage et le compte-rendu)
  • L’article de fond qui fait une analyse approfondie d’un thème (l’enquête, le reportage et l’interview)
  • L’article d’opinion qui sert à exprimer son avis sur un sujet (l’éditorial, la chronique, la critique, le portrait, etc.)

 

Dans tous les cas, avant de rédiger un article il faudra trouver des sources (auprès des institutions, d’autres journalistes, de témoins directs, etc.).

 


C’EST A VOUS !



Après avoir recueilli les informations (et vérifié les sources !), préparez un schéma avec la structure de votre article. Ecrivez votre article d’après les étapes suivantes :

 

I/ Titre

Le titre est très important car il doit être court, incisif et il doit déjà donner au lecteur un aperçu du sujet traité ainsi que le point de vue du journaliste.

Un « chapeau », c’est-à-dire un texte court qui introduit l’article, peut être ajouté après le titre.

 

II/ Attaque

Le début du texte est très important car il doit accrocher le lecteur au reste de l’article. L’attaque peut donc fournir déjà les raisons pour lesquelles on aborde le sujet en question.

 

III/ Corps

Le corps du texte est le cœur de l’article. Rappelez-vous toujours de distinguer les faits des opinions ! Il n’existe pas d’interprétation objective. Pourtant, si on considère tous les aspects du sujet traité, on peut fournir une présentation complète de celui-ci et permettre au lecteur de se faire sa propre opinion.

 

IV/ Chute

La chute est la conclusion de l’article. Cette synthèse peut aussi fournir les opinions personnelles de l’auteur, ainsi que des propositions pour le futur (toujours à propos du sujet traité).

Au besoin, utilisez les outils ci-dessous pour vous aider à planifier et créer la première version de votre article :

 

 

SCHÉMA POUR PRÉPARER SA RÉDACTION

 

TITRE ET CHAPEAU

Le titre doit être incisif.

Le chapeau complète le titre et évoque, d’une phrase ou deux, les points forts de l’article.

 

ATTAQUE

Le début du texte est très important car il doit accrocher le lecteur au reste de l’article.

 

CORPS DU TEXTE

Un article doit donc répondre aux questions essentielles suivantes :

Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Pourquoi ?

Rappelez-vous toujours de distinguer les faits des opinions !

 

CHUTE

La conclusion brève de l’article

 

 

Vous pouvez illustrer votre article avec des photos, des vidéos, etc. Cependant il faudra toujours légender votre illustration (une phrase qui décrit l’image ou la vidéo et la source de celle-ci)


N’oubliez pas de relire votre article ! vous pouvez demander à quelqu’un d’autre de vous aider à améliorer votre texte.

TESTE TES CONNAISSANCES SUR LES MÉDIAS ET L’INFORMATION

INFO OU INTOX ?

1 – EN QUOI CONSISTE LE MÉTIER DE JOURNALISTE ?

NOTIONS CLÉS

 

Le journaliste a pour mission de rechercher et vérifier l’information, de la rédiger puis de la diffuser sur tout type de support. C’est donc avant tout un rédacteur, un spécialiste de l’écriture. Mais le journaliste doit aussi témoigner, filmer, interviewer, enregistrer, photographier, monter les images, mettre en page… Ce métier recouvre une très grande diversité de fonctions : rédacteur en chef, grand reporter, monteur, journaliste reporter d’images…. Parallèlement, le journaliste peut choisir de se spécialiser (localier, journaliste sportif économique / finances /politique…) ou non.

 

Quel que soit le support ou l’employeur, les journalistes doivent respecter quelques règles de base (toujours vérifier leurs sources et informations, choisir un angle pour hiérarchiser les informations, capter l’attention du lecteur par un style simple, vif et direct) et sont soumis à des règles déontologiques strictes et précises ( respecter la dignité des personnes, faire preuve d’esprit critique, vérifier ses sources…)

 

Le statut de journaliste professionnel est attribué à celui qui a pour occupation principale, régulière et rétribuée, l’exercice de sa profession dans une ou plusieurs publications quotidiennes ou périodiques, dans une ou plusieurs agences de presse, à la radio, à la télévision ou sur le web et qui en tire le principal de ses ressources.

 

Le travail des journalistes est central pour permettre aux populations de s’informer. Le journalisme est souvent considéré comme le 4ème pouvoir face aux pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. Et parce que les médias ont ainsi fait éclater de nombreux scandales politiques, certains gouvernements tentent de contrôler la presse de leurs pays.

 


CAS-CONCRET



KRIK :L’exemple d’un média d’investigation en Serbie : https://www.krik.rs/

 

En Serbie, les journalistes du média d’investigation KRIK ont mené de nombreuses enquêtes documentées sur la corruption et le crime organisé dans leur pays. Comme en témoigne Jelena Radivojević, l’une des six journalistes de KRIK, dans une interview donnée au “Courrier des Balkans” , le rédacteur en chef, Stevan Dojcinović, est régulièrement la cible de nombreuses attaques particulièrement virulentes de la part des tabloïds serbes, financés par le pouvoir.

 

Selon cette journaliste et ses confrères, le gouvernement, par l’intermédiaire de certains médias, s’emploie à discréditer la rédaction en général, et certaines personnes personnellement, en les accusant par exemple d’être des “agents secrets travaillant pour d’autres pays” ou en diffusant des photos privées.

 

Si les journalistes n’ont jamais été attaqués physiquement, l’appartement d’une d’entre eux a été mis à sac et des menaces de morts ont été envoyées aux journalistes par Facebook sans que les auteurs n’aient été inquiétés.

 

Le cas du média Kirk révèle les risques du métier de journaliste et les entraves perpétrées à l’encontre de la liberté de la presse en Serbie et dans le monde.

2 – QUELLE EST L’HISTOIRE DES MÉDIAS ?

NOTIONS CLÉS

 

Les médias traditionnels sont les médias qui étaient établis avant internet ; Il s’agit de la radio, de la télévision et de la presse écrite au format papier. A partir des années 1990 et avec l’arrivée du numérique, ces médias historiques se renouvellent en proposant des versions « online » mais aussi des versions adaptées aux smartphones et aux tablettes.

 

A partir de 2004 de nouveaux acteurs médiatiques apparaissent et entrent en concurrence avec les médias traditionnels : les médias sociaux ( Facebook, Youtube, Instagram, etc…). Il s’agit des plateformes numériques dont le contenu est généré par les utilisateurs, et où le principe d’interaction entre les différents internautes est primordiale. Cette logique de collaboration est propre au web 2.0 : autrefois consommateurs d’informations, les internautes en sont désormais acteurs. .

 

L’évolution du monde médiatique représente une opportunité. En effet, l’émergence des nouvelles formes numériques (blogs, Wikipedia, YouTube, réseaux sociaux, etc.) favorise un accès plus large aux connaissances, à la liberté d’expression et à la participation citoyenne.

 

Concernant le rôle des médias, qu’il s’agisse de supports traditionnels ou en ligne, l’UNESCO propose une typologie intéressante. Les médias peuvent remplir une ou plusieurs des fonctions suivantes :

 

  • Canal d’information et de connaissances
  • Organe de contre-pouvoir et de contrôle du gouvernement
  • Animateur du processus démocratique et facilitateur de débats
  • Véhicule d’expression culturelle
  • Fédérateur d’une communauté

 


CAS-CONCRET

 

La route des Balkans est de plus en plus utilisée par les migrants syriens ou afghans qui veulent rejoindre l’Europe.

Les médias sociaux jouent un rôle important dans le traitement de cette information.

En effet, les tweets et clichés instagram publiés par les demandeurs d’asile sur la route des Balkans permettent de mieux saisir la réalité humaine vécue par les protagonistes.

 

Le média français “LeFigaro.fr” (lien) a ainsi réussi – grâce à ces publications prises sur le vif – à retracer le périple des migrants pour gagner l’Autriche, l’Allemagne ou la Suède en passant par la Grèce, la Macédoine, la Serbie, et la Hongrie.

 


Le périple des migrants sur la route des Balkans, retracé et documenté grâce aux réseaux sociaux des protagonistes.

 

Cette utilisation des réseaux sociaux témoigne de l’évolution du paysage médiatique et du rôle des médias. Aujourd’hui, tout le monde peut être témoin d’un événement et le partager avec le monde entier dans la seconde qui suit. Cette pratique a donné naissance au “journalisme citoyen”, qui fait de chaque utilisateur des médias sociaux un producteur d’information en puissance.

 

3 – QU’EST-CE QUE LA LIBERTE DE LA PRESSE ?

NOTIONS CLÉS

La liberté de la presse garantit aux citoyens d’avoir toutes les informations nécessaires pour se forger une opinion librement.

 

Les journaux ont pour rôle d’éclairer les lecteurs et de susciter des débats d’idées entre les citoyens. Pour cela, les journalistes obéissent à des règles. Ils peuvent parler de tous les sujets, mais en faisant attention à vérifier l’information pour en garantir la qualité.

 

Dans un pays qui garantit la liberté de la presse, les journalistes peuvent exercer leurs métiers en toute liberté et partager leurs contenus médiatiques sans entrave. Ils ont alors l’espace nécessaire pour déployer une démarche journalistique rigoureuse en menant un travail d’enquête, d’investigation et de confrontation des sources ; Un journaliste libre s’appuie sur l’analyse et la mise en perspective des faits et des explications possibles. C’est sur cette démarche journalistique que repose la fiabilité et la qualité de l’information.

 

Dans certains pays, la liberté de la presse peut être mise à mal, et les journalistes peuvent être empêchés de couvrir certains événements ou de critiquer le pouvoir. Chaque année, l’ONG Reporters sans Frontières publie un classement sur la liberté de la presse dans le monde.

 

 

CAS-CONCRET

 

En août 2018, le journaliste d’investigation monténégrin Jovo Martinovic a été nommé lauréat 2018 du prix Peter Mackler qui récompense le courage et l’éthique journalistique. Ce prix récompense le journaliste pour sa contribution à une presse libre et indépendante.

 

Jovo Martinovic a travaillé pour de nombreux médias internationaux comme la BBC, et les journaux The Economist ou The Financial Times. Il est reconnu pour sa couverture complète du crime organisé en Europe et des criminels de guerre dans les Balkans. Suite à ces enquêtes, il a été l’objet de poursuites judiciaires liées au trafic de drogue.

 

Afin d’appréhender concrètement les enjeux de la liberté de la presse, vous pouvez utilement lire le courrier “Mise en accusation du journaliste monténégrin Jovo Martinović” (en anglais) rédigé par la Fédération Internationale des Journalistes et la Fédération Européenne des journalistes à l’attention du premier ministre du Monténégro. Ce courrier demande la prise en compte des circonstances dans lesquelles le journaliste était en contact avec les suspects : sous couverture pour mener à bien son enquête journalistique.

4 – COMMENT VÉRIFIER UNE INFORMATION ?

NOTIONS CLÉS

Aujourd’hui, l’information en ligne disponible est autant diffusée par des sources fiables et des journalistes professionnels que par des manipulateurs des faits qui produisent des fausses nouvelles. Aussi, dans le monde numérique, il est devenu primordial d’être capable de distinguer le vrai du faux.

 


Il existe quelques questions simples à se poser pour évaluer la qualité et la pertinence d’une information, mais aussi la fiabilité de sa source. Ainsi, avant même de lire un article ou de regarder une vidéo, il faut prendre un temps de réflexion, exercer son esprit critique, et se demander :

 

  • Qui est l’auteur du document, est-il un expert sur le sujet r ?
  • Quelle est la nature du site ou de l’éditeur ?
  • D’où provient l’information ? Les sources sont-elles citées ?
  • De quand date l’information ?
  • Quels sont les objectifs du site : vendre, informer, convaincre, faire peur ?

 

Par ailleurs, pour gagner en fiabilité et avoir des chances d’être considérée comme correcte, une information doit être confirmée par d’autres sources d’information et/ou consultable sur d’autres médias. On dit alors que l’information doit être recoupée pour être vérifiée.

 

 

CAS-CONCRET

 

Consulter des médias indépendants représente l’un des meilleurs moyens de s’informer à partir d’informations fiables. Les médias indépendants sont des acteurs professionnels du journalisme, c’est à dire qu’ils sont engagés dans la production “d’une information de qualité, complète, libre, indépendante et pluraliste”.

 

Dans la Région des Balkans, plusieurs médias indépendants répondent à ces critères, dont notamment :

 

Pour découvrir plus de médias indépendants dans la région des Balkans, vous pouvez vous rendre, sur la plateforme Tamil, sur l’onglet “Médias indépendants” (lien).

 

5 – COMMENT IDENTIFIER LES FAKE NEWS ?

NOTIONS CLÉS

 

Pour identifier une fausse information il faut appliquer le plus souvent possible les outils de vérification d’information en suivant ces quelques règles :

 

1. Vérifier la nature du site où l’on a consulté l’information. Les onglets “mentions légales” ou “à propos” permettent en général d’identifier le type de site que l’on consulte (blog, site humoristique, institutionnel, etc.). Si il s’agit d’un réseau social, vérifier la nature du compte qui a partagé/diffusé l’information (compte parodique, institutionnel etc.)

 

2. Regarder la date de publication de l’information. De nos jours, une information est rapidement dépassée ou a souvent déjà été démentie/vérifiée.

 

3. Vérifier l’identité de l’auteur de l’information (s’agit-il d’un journaliste ? D’un spécialiste du sujet qu’il aborde ? D’un citoyen ?). Interrogez-vous sur son objectif, cherche-t-il à nous informer, nous donner son point de vue ou nous manipuler ?

 

4. Remontrer à l’origine de l’information. Sur quel support a-t-elle été publiée en premier ? Bien souvent sur internet, les informations sont partagées, diffusées et parfois aussi déformées, décontextualisées ou interprétées. Il est donc important de trouver d’où est issue l’information.

 

5. Se poser les bonnes questions, être curieux et douter. L’esprit critique est le moyen le plus efficace que nous avons pour se protéger des fausses informations et des théories du complot.

 


CAS-CONCRET


Au cours de la campagne présidentielle américaine de 2016, la ville de Vélès, en Macédoine, est devenue “la capitale mondiale des fausses nouvelles”. En effet, sous l’influence de puissances étatiques, une centaine de jeunes macédoniens ont développé une véritable “usine à fake news”, dont l’objet était de diffuser dans l’opinion publique américaine, grâce à internet, de nombreuses fausses nouvelles pour faire gagner le candidat Donald Trump.

 

Ces jeunes ont gagné près de 10 000 euros par mois pour créer de faux comptes et inventer des articles de toutes pièces. L’une des fake news les plus courantes était de décrédibiliser la candidate démocrate, Hillary Clinton, en faisant circuler des rumeurs pour ternir son image. La fausse information selon laquelle “Barack Obama a financé la campagne d’Hillary Clinton avec des fonds volés aux vétérans”, pilotée depuis Vélès, est ainsi devenue particulièrement virale aux Etats-Unis.