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FAKE NEWS & ENVIRONNEMENT

DÉFINITION

Le thème de l’environnement est particulièrement ciblé par les fausses nouvelles. Ces fake news sont le plus souvent montées de toutes pièces par le mouvement “climato-sceptique”. Cette mouvance négationniste réfute la réalité du réchauffement climatique, pourtant démontrée depuis plus de 20 ans par la communauté scientifique internationale.

 

Ainsi, concernant l’écologie, les faits scientifiques demeurent aujourd’hui noyés dans un flot ininterrompu de fausses nouvelles et d’approximations. Le propagation virale de ces fake news au sujet de l’environnement est manifeste : on estime que la moitié des informations partagées sur la toile à ce sujet sont fausses, trompeuses ou qu’elles ne reposent sur aucune preuve (source : Stéphane Foucart, ”L’avenir du climat : enquête sur les climato-sceptiques”, 2015).

 

Derrière les campagnes de désinformation liées à l’environnement se trouvent généralement les lobbies industriels ou des Etats qui les défendent. En effet, les entreprises prédominantes (pétrole, automobile, agroalimentaire, ect..) rechignent à la transition écologique, perçue comme un frein à la croissance. Ces forces industrielles influencent alors le débat public, en parant bien souvent leurs discours climato-sceptiques des habits de la science. Organisées en cercles d’influence, elles diffusent dans les médias et auprès des institutions des rapports, des notes, des graphiques qui tendent à remettre en cause l’origine humaine comme l’importance de la crise écologique. Ces théories, diffusées dans l’intention de manipuler, trouvent un écho dans l’opinion, qui ne dispose souvent que d’une faible culture scientifique.

 

Ce courant climato-sceptique trouve des représentants parmi les dirigeants les plus puissants du monde. Ainsi, le président Russe Vladimir Poutine a déclaré que “rien ne prouve que l’activité humaine soit à l’origine du dérèglement climatique”. Son homologue américain Donald Trump va encore plus loin puisque, selon lui, le réchauffement climatique serait une « mascarade ».

 

Face à cette manipulation de l’information, le constat dressé par l’activiste suédoise Greta Thunberg est implacable : “le conspirationnisme, le déni des faits, les mensonges, la haine des enfants qui agissent sur des fondements scientifiques : tout cela parce que certains adultes, terrifiés par le changement, ne veulent absolument pas parler de la crise écologique”.

 

ILLUSTRATION : LES FAKE NEWS RUSSES AUTOUR DE GRETA THUNBERG

La Russie et les médias pro-Kremlin diffusent des allégations mensongères visant à discréditer l’une des figures de proue du mouvement écologique : l’activiste suédoise Greta Thunberg.

 

Ainsi, Argumenty i fakty, un tabloïd russe populaire, a propagé une théorie conspirationniste et antisémite à propos de l’activiste suédoise, affirmant que “les activités de Thunberg sont financées et soutenues par les fondations Open Society de George Soros” mais aussi que “le yacht sans émissions qui a mené Thunberg à New York a été construit sous l’ordre d’un des représentants du clan Rothschild« . Le site web RadioFreeEurope, dans son article “The Russian Bear Is Spooked By Greta The Eco-Activist” (lien), revient plus en détail sur ces théories du complot qui visent la jeune icône du mouvement écologiste.

 

MÉCANISME DES FAKE NEWS CLIMATO-SCEPTIQUES

Les climatosceptiques remettent en cause l’existence, les causes et les conséquences du réchauffement climatique. S’ils sont accusés de diffuser des fake news, ils continuent d’imprégner le débat public (médias, politique, éducation…) et influencent le traitement de la crise écologique. Ils diffusent plusieurs types de fake news sur le thème de l’environnement :

  1. Celles visant à disqualifier la crédibilité d’un interlocuteur ou d’un média pro-environnement
  2. Celles qui tentent de désinformer, en cachant ou interprétant le contexte d’un événement lié au climat
  3. Celles consistant à cadrer un fait de manière réductrice. Il s’agit par exemple de parler de la crise environnementale en ne prenant qu’un critère, comme le réchauffement climatique, sans parler de la biodiversité et des interdépendances (océans, atmosphère, biodiversité, climat, eau…).