Le développement du secteur des médias au Kosovo est largement conditionné par la situation politique instable et imprévisible, ainsi que par les tensions ethniques. Bien que les médias indépendants déploient des efforts louables pour enquêter sur des sujets d’intérêt public, tels que la corruption (BIRN Kosovo) et la désinformation (Krypometri), les reportages des médias traditionnels sont le plus souvent motivés non pas par des faits, mais par des hommes politiques ou par des institutions qui font des déclarations uniques (1). Le marché des médias est majoritairement privé et les modèles de propriété sont transparents, bien que la propriété de fait diffère souvent de celle officiellement déclarée. Dans cette optique, il n’y a ni transparence ni répartition équitable des sources de financement entre les médias (2). Le service public RTK propose des programmes en albanais et en serbe : il reste populaire, mais la confiance à son égard a diminué ces dernières années en raison de l’influence politique du gouvernement et des partis politiques (3).

Les journalistes au Kosovo sont exposés à diverses pressions, principalement politiques et financières. Les cas de menaces et d’intimidation via les réseaux sociaux sont enregistrés de plus en plus souvent (4), mais les formes de pression « plus anciennes » telles que les agressions physiques et verbales, ainsi que les pressions à la censure, restent toujours dominantes (5). En 2020, l’Association des journalistes du Kosovo a enregistré 24 cas d’attaques contre des journalistes (6).

L’éducation aux médias au Kosovo est sous-développée, en partie à cause du manque de coordination entre le système éducatif et le secteur non gouvernemental, qui est impliqué dans l’éducation EMI depuis des années (3). Les résultats des sondages d’opinion montrent que les citoyens du Kosovo ne sont pas seulement des utilisateurs fréquents des médias, mais ils leur accordent également une grande confiance. La majorité des citoyens du Kosovo pensent que les médias servent très bien la démocratie et l’intérêt public (7).