TALMIL

FAKE NEWS & MINORITES

DÉFINITION

Les discours de haine en ligne stigmatisent l’origine, la couleur de peau, le sexe, l’orientation sexuelle, l’appartenance religieuse ou la vision du monde d’une minorité, afin de cristalliser autour d’elle l’hostilité et les discriminations. Internet contribue à la propagation massive de ces discours de haine en favorisant la désinhibition grâce à l’absence de confrontation directe ; Ainsi, en ligne, les contenus haineux reçoivent plus d’attention et sont davantage diffusés.

 

Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les questions relatives aux minorités souligne dans un communiqué de presse en date du 27 février 2020 que ces dix dernières années, le sectarisme et les discours de haine véhiculés sur les plateformes numériques ont contribué à la montée des groupes extrémistes violents et à une augmentation des crimes à l’encontre des minorités religieuses et ethniques, y compris des migrants. L’expert analyse également que plus les discours de haine se répandent sur les réseaux sociaux, plus ils s’intègrent au courant de pensée dominant et créent un environnement plus permissif pour les violences à l’encontre des communautés minoritaires.

 

ILLUSTRATION : UNE FAKE NEWS SUR LES MIGRANTS EN BOSNIE-HERZÉGOVINE

“Des migrants auraient attaqué un mineur près de la gare de Sarajevo”. Cette rumeur a été reprise par quasiment tous les médias de Bosnie-Herzégovine en 2019.

 

Cependant l’enquête de la police de Sarajevo a démontré que cette rumeur relevait d’une manipulation de l’information visant à attiser la haine entre les communautés du pays.

Ce discours de haine mensonger a d’abord émergé lorsque l’un des sites les plus visités du pays, Klix.ba, a annoncé la nouvelle de l’agression présumée d’un jeune homme de 17 ans à Sarajevo par des migrants, en légende d’une photo sur laquelle apparaissait une personne mise à tabac dans un passage sombre. Pourtant, suite à une enquête, la police a non seulement établi que l’attaque n’avait pas été le fait de « migrants », mais qu’elle n’avait pas eu lieu là où le site l’avait initialement indiqué, près de la gare ferroviaire.

 

Cette stigmatisation des migrants par le biais de fausses nouvelles est courante dans les balkans, et se retrouve aussi bien dans les journaux que sur les réseaux sociaux.